13ème RÉUNION DU COMITÉ DES DIRECTEURS GÉNÉRAUX DES INSTITUTS NATIONAUX DE STATISTIQUE
Tunis - Tunisie: 19-21 Novembre 2019
Discours d’ouverture de la Commission de l’Union Africaine
« L'année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées dans leur propre pays: vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique »
Prof. Victor Harison
Commissaire aux Affaires économiques
Commission de l’Union africaine
• Excellence Mnsieur le Ministre Chargé…………… , M. …………………………..
• Mesdames et messieurs les Représentants de la Banque Africaine de Développement et de la Commission Économique des Nations-Unies pour l’Afrique et des institutions Panafricaines,
• Mesdames et messieurs les Directeurs Généraux des instituts nationaux de la statistique,
• Mesdames et messieurs les Représentants des Communautés Économiques Régionales,
• Mesdames et messieurs les Représentants des agences des Nations Unies et des organisations internationales,
• Mesdames et messieurs les Représentants des partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux,
• Mesdames et Messieurs les représentants des écoles de formation et centres d’assistance technique en statistiques,
Mesdames et messieurs,
Honorables invités,
C'est un grand honneur et un privilège pour moi de m'adresser à vous, éminents acteurs et soutiens du système statistique africain.
Avant tout propos, je voudrais, au nom de son Excellence Monsieur Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine, exprimer ma gratitude et mes sincères remerciements son Excellence Monsieur …………………….., Président de la République de Tunisie, au gouvernement et au peuple Tunisien pour les ressources tant humaines que matérielles mobilisées pour assurer le succès de ce 13ème Comité et de ses activités connexes.
Ma profonde gratitude va à l’endroit de votre Excellence, Monsieur le Ministre Chargé ………………………, pour les efforts considérables et continus que vous n’avez cessé de déployer pour le développement de la statistique sur le continent. L’Union africaine, par ma modeste voix, vous en est reconnaissante.
Mes remerciements vont également à vous tous qui prenez part à cette grande rencontre ; cela témoigne de votre engagement pour le développement de la statistique africaine à travers la mise en œuvre d’initiatives prises en commun pour donner à la statistique africaine ses lettres de noblesse.
Excellence,
Honorables invités,
Mesdames et messieurs,
Faut-il le rappeler, le thème de ce 13eme Comité épouse celui de l’Union africaine: « Année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées dans leur propre pays: vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique ».
Selon le HCR, l'agence des Nations unies pour les réfugiés, le nombre de personnes fuyant la guerre, les persécutions, le terrorisme, les effets du climat, les conflits, y compris les violences intercommunautaires a dépassé les 70 millions dans le monde, l'année dernière. Vingt-cinq millions des réfugiés et déplacés sont en Afrique.
Au Burkina, au Cameroun, en Ethiopie, au Mali, au Nigeria, en RDC, en Somalie, au Soudan du Sud, etc., des centaines, voire des milliers de personnes sont déplacées à l'intérieur de leur propre pays.
Ces déplacés et réfugiés vivent très souvent dans des conditions extrêmement difficiles, qu'ils soient dans des camps ou chez des proches.
Les systèmes nationaux de statistique africains, organisés autour de leurs Instituts nationaux de statistique, se doivent d’accompagner les politiques et les différents décideurs dans leur quête de solutions durables au déplacement forcé en Afrique. Pour ce faire, ils doivent mettre en place des systèmes adéquats de collecte, de traitement, d’analyse et de diffusion de données de qualité sur les réfugiés, les rapatriés et les déplacés internes. Je vous invite à y réfléchir dès maintenant et à poursuivre vos réflexions au sortir de nos travaux afin d’aboutir à des orientations claires et des recommandations pertinentes dans ce sens.
Mesdames/Messieurs les Directeurs généraux,
Mesdames et Messieurs,
Des statistiques sur les réfugiés, les rapatries et les déplacés internes sont certes primordiales, mais tous les autres domaines statistiques méritent également votre attention.
Avec la création en 2012 de la zone de libre échange continentale (ZLEC) et son entrée en vigueur en juillet 2019, il est plus que jamais nécessaire de renforcer les statistiques du commerce extérieur de biens et de services dans tous les Etats membres de l’Union en vue de permettre de suivre et d’évaluer la mise en application de cette zone de libre-échange et le plan d’action sur la relance du commerce intra-africain.
L’Union africaine pour sa part, à travers la Stratégie révisée d’harmonisation des statiques en Afrique (SHaSA 2) adoptée en 2018 par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA, marque sa ferme volonté à contribuer activement aux cotés des organisations panafricaines sœurs—la BAD, la CEA et l’ACBF, à rendre le « système statistique africain performant et à même de générer des informations statistiques fiables, harmonisées, disponibles à temps, couvrant toutes les dimensions du développement et de l’intégration politique, sociale, environnementale et culturelle en Afrique ».
En un mot, des statistiques qui permettront de suivre et d’évaluer la mise en œuvre de l’Agenda 2063, de l’Agenda 2030 et de tous les autres agendas mis en place pour faire de notre cher continent, un continent ou il fait bon vivre, « L’Afrique que nous voulons ».
Excellence,
Honorables invités,
Mesdames et messieurs,
Conformément aux orientations de la SHaSA, le Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement a, à l’occasion de sa 20ème session ordinaire, approuvé la création de l’Institut de la Statistique de l’Union Africaine, dénommé STATAFRIC et basé à Tunis, en Tunisie, et celle de l’École Panafricaine de la Statistique, PANASTAT, basée à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire. Les structures de fonctionnement de ces deux entités ont été approuvées lors de la dernière Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenue à Niamey (Niger).
Ces décisions de portée historique témoignent de la ferme volonté politique des Leaders africains de renforcer les capacités du système statistique de notre continent à travers, entres autres, la formation de professionnels de haut niveau et l’amélioration de l’écosystème statistique.
Maitre Abdoulaye Wade, ancien Président du Sénégal, un convaincu de de la statistique ne disait-il pas ceci, « Les statistiques sont le miroir de la réalité, sans statistiques, vous naviguez à vue. Si elles peuvent paraître abstraites, les statistiques restent indispensables pour connaitre la réalité de la situation du Sénégal, et pour connaître la réalité du contexte international dans lequel il évolue». Ceci est aussi valable pour chacun des pays ici représentés.
Mesdames et messieurs,
Honorables invités,
Hier, beaucoup d’entre vous ont pu assister au lancement official des activités de STATAFRIC, ce centre qui a reçu mandat des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union, de coordonner et de réguler le système statistique africain en vue de la production de statistiques harmonisés et de qualité.
J’invite les acteurs du système statistique africain que vous êtes à soutenir cet Institut pour sa pleine opérationnalisation. La Tunisie montre déjà le chemin en apportant un appui conséquent au nouvel Institut et l’UA lui en est très reconnaissante.
J’invite également les partenaires techniques et financiers de la statistique, qui nous ont toujours soutenu, à soutenir STATAFRIC pour en faire un outil de développement de la statistique africaine.
Excellence,
Honorables invités,
Mesdames et messieurs,
Ce comité des DGs permettra en autres, de faire l’état des lieux de la mise en œuvre de la SHaSA 2.
Plusieurs des 18 Groupes techniques spécialisés mis en place dans le cadre de cette stratégie vous soumettront pour discussion et adoption, leurs rapports sur les progrès accomplis, les difficultés rencontrées et les actions futures.
Je voudrais, d’ores et déjà, au titre du STG « Stratégies nationales pour le développement de la statistique », informer que des revues par les pairs des systèmes statistiques nationaux de 15 pays membres ont été conduites entre 2018 et 2019. Ce qui fait de ce round le plus important jamais conduit depuis le lancement de l’initiative des revues par les pairs en 2007.
Je suis heureux de vous informer que les fonds mis à la disposition de l’UA par l’UE à travers le programme PAS, permettent toujours de conduire deux revues par les pairs additionnels d’ici fin juin 2020. J’invite donc les pays qui désirent accueillir ces revues, à se manifester en entrant en contact avec la Commission, si possible, au cours des présents travaux du Comité.
Mesdames et messieurs,
Chers honorables invités,
Avant de conclure mon propos, permettez-moi de vous rappeler la cinquième Conférence des ministres africains de l’union africaine, responsables de l’enregistrement des faits d’état civil tenue récemment au Centre international de Conférence Mulungushi à Lusaka, en Zambie, du 17 au 18 octobre 2019, sous le thème « Système novateur d'enregistrement des faits d'état civil et de statistiques de l'état civil: fondement de la gestion de l'identité juridique », a nous montré que le renforcement des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil va fournir une identité juridique aux citoyens, offrant aux enfants la possibilité de jouir leurs droits, notamment du droit à l’éducation, a la sante, etc.
En outre, la Commission de l'Union africaine à travers la stratégie SHaSA 2 adoptée par les chefs d'État et de gouvernement de l'UA, exprime sa ferme volonté de contribuer activement aux organisations sœurs panafricaines-AfDB, CEA et ACBF - pour rendre le système statistique africain efficace et capable de générer des informations statistiques fiables, harmonisées et opportunes couvrant tous les aspects des problèmes politiques, sociaux, environnementaux et culturels du développement et de l’intégration en Afrique, y compris l’enregistrement civil et les statistiques de l’état civil.
Mesdames et messieurs,
Chers honorables invités,
Pour terminer, je souhaite également que votre rencontré soit l’occasion de faire le point sur la ratification de la Charte africaine de la statistique, afin d’inviter tous les pays qui ne l’ont pas encore ratifiée à prendre toutes les mesures pour le faire dans les mois à venir.
Que cette rencontre soit aussi l’occasion pour vous de faire le point sur la mise en œuvre de la décision des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union, qui demande aux Etats membres de consacrer 0,15% de leurs budgets nationaux au financement de la statistique.
La Commission pour sa part, poursuivra le plaidoyer au plus haut niveau auprès des Ministres africains de l’économie et des finances et auprès des Chefs d’Etat et de Gouvernement à l’occasion de leurs rencontres annuelles afin que cette décision soit partout mise en œuvre.
C’est sur cette note, que je souhaite que vos travaux soient fructueux et débouchent sur des conclusions et recommandations réalistes et réalisables, qui permettront de nous guider sur les chemins de la statistique.
Je vous remercie pour votre aimable attention.